Andrea Avezzù
Le photographe vénitien expose une nouvelle série de clichés vénitiens, multipliant et superposant espaces et architectures.
Andrea Avezzù
L'image de la ville la plus photographiée au monde, épuisée par le chevauchement des romantismes et des mythologies, réapparaît à travers l'objectif d'Avezzù dans son iconicité puissante.
Ce sont des clichés qui surmontent toute forme de banalisation, vident Venise de l'usure tragique du tourisme de masse, la ramenant à une dimension virginale, un âge d'or qui appartient à l'âme la plus ancienne et la plus authentique du peuple vénitien. Les photographies d'Andrea Avezzù révèlent la matière du rêve, obligeant nos yeux à découvrir la merveille de Venise avec un émerveillement renouvelé.
Avezzù multiplie les espaces, décompose et superpose les architectures, découvre des registres archétypaux de la couleur, défie ouvertement toute référence holographique ou didactique.
Les palais de Venise deviennent des scénographies kaléidoscopiques d'un monde du milieu, posés sur des eaux qui rappellent la luminosité des tableaux de David Battistin. La Festa del Redentore redécouvre le caractère sacré de ce rite séculaire, un tourbillon d'âmes suspendues sur les eaux du bassin de San Marco sous une cascade de feu.
La Piazza s'agrandit, les arcs des procuratie se multiplient à l'infini, et l'espace devient une scène à parcourir avec notre imagination. Non plus la place la plus photographiée au monde, un lieu condamné à une folie prédatrice quotidienne, mais la manifestation extraordinaire d'une histoire et d'une culture sans pareil.